LES TRANSVERSALES de SOUKEINA KHALIL Et la maturation de ses techniques picturales…

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« Entre lavis et détrempe »
Ainsi l’on peut à juste raison sous-titrer cet espace éditorial ou d’écriture.
Mais revenons d’abord à des dates-repères du passé, pour mieux cerner ce présent d’expérimentation
artistique et d’itinérance, qui nous interpelle agréablement.
Et puis, pour la narration, c’est un peu comme un beau conte.
Alors, Once upon a time… Pardon ! Il était une fois, il était et il est toujours… cette plasticienne
(peintre et céramiste) du nom de Soukeina Khalil. Sénégalo-marocaine, vivant et travaillant pour
l’essentiel à Saint-Louis du Sénégal, et retournant souvent à son Casablanca.
En 2010, durant la Biennale Dak’Art, elle a organisé sa manifestation d’environnement (appelée
OFF) à son domicile à Saint-Louis. L’événement avait pour thème « Le Voile qui dévoile », et
s’articulait autour de la beauté, de l’élégance et de la lumière. Cette fameuse luminosité de Saint-Louis
du Sénégal… La ville d’eaux, et ses ciels.
A l’époque, le Voile était marouflé sur la toile, et faisait bon ménage avec les pigments (couleurs),
offrant d’intéressantes matières graphiques aux prunelles de nos yeux. L’huile et l’acrylique étaient à
l’honneur dans les tableaux. Cerise sur le gâteau, des mannequins en fer forgé étaient habillés de tissu
voile. Un clin d’œil au Corps, donc au Volume. Et personne n’a parlé de Sculpture encore.

La vie faisant son bonhomme de chemin, et l’expérience se sédimentant, la 10 ème Edition de la
Biennale Dak’Art pointe le bout du nez, ou de l’oreille, ou encore…. Des yeux. C’est toute cette
dimension rétinienne qui est re-convoquée par Soukeina Khalil, avec une approche assez
conceptuelle. C’est 2012, et ce sont les « Transversales », avec la série intitulée « Arpège », dont
quelques éléments seront visibles après dans le Patio de l’Hôtel « Océanic » à Dakar. Et après, dans
les locaux de l’IAM (Institut Africain de Management), toujours à Dakar / Mermoz. C’est donc toute
la dimension musicale (et de peinture) qui s’incruste dans le travail de Soukeina Khalil.
Pour Saint-Louis, du 11 au 22 Mai 2012, toujours dans les jardins de sa résidence, c’était une Expo,
mais aussi des Ateliers avec les enfants et adultes autour de l’écriture (en prose ou poétique), du conte,
de la danse ou de l’animation.
Pour rappel ou à titre informatif, la terminologie renvoyant à l’ARPEGE, ainsi que ses connexions
musicales, donnent le plus simplement : « succession de notes » du grave à l’aigu ou inversement, de
l’aigu au grave . Et c’est aussi pour renvoyer à cette image de perles d’un chapelet. Ou de belles perles
nacrées d’un joli collier de … femme élégante.
Et enfin, c’est la 11 ème Edition du Dak’Art 2014 avec ses nombreux OFF dans la vieille ville plus que
centenaire. Fidèle au poste comme l’on dit, l’artiste ré-invente la nouveauté : sa propre nouveauté. Ou
plutôt de nouvelles propositions plastiques avec sa sensibilité, ses créations et son cri du Cœur.
Pour preuve, sa nouvelle « couvée » se conceptualise en un titre plus qu’évocateur :  « Les portées du C  « h » oeur ».  Ce qui en dit long et long sur la spécificité de son lieu de parole. Ou d’interpellation…

Plutôt que de maturation, n’y a-il pas grande maturité dans le cas d’espèce ?
Mais une personne de cœur assurément, dans tous les cas de figure, car la posture humaine et
philosophique n’est jamais absente de toute cette évolution plastique et cérébrale.

Alors, retour à la peinture actuelle de Soukeina Khalil, par ailleurs Enseignante en Art plastique,
pratiquante en Art-thérapie et développement personnel.
Ce sera surtout pour signaler que sa couvée 2014, exposée à Saint-Louis et Dakar est un créatif
prolongement de la série « Arpège » de 2012. Avec une sorte de mélange entre les techniques du
Lavis et de la Détrempe. Cette prouesse de faire pénétrer la peinture dans le support, en créant des
connexions colorées, qui s’interpénètrent. Il y a comme des « glissements colorés »… Et au finish, ce
sont tantôt des paysages, des silhouettes suggérées, ou des scènes.
Le tout est doux, parce que généralement dans des tons assez… pastels : aucune violence de Couleur
Comme si l’art devait aussi apaiser ou calmer.

In fine, il est possible de mentionner, qu’en peinture, Soukeina Khalil a de l’admiration pour une
autre femme peintre nommée Frida KAHLO, l’épouse d’un grand peintre mexicain et muraliste. Elle
apprécie son talent, sa créativité et sa détermination dans le métier de la peinture.
Du reste, pour « argumenter » ses diverses démarches Soukeina convoque l’idée du miroir. Et c’est
pour préciser qu’il faut travailler sur sa propre personne, car il faut s’aimer pour pouvoir aimer les
autres ; et apporter quelque chose à … l’Autre. Donc, il importe de déborder de sa personne. Surtout
que le travail de développement personnel n’est jamais terminé…
L’espace d’écriture nous étant compté, il ne nous reste plus qu’à formuler un vœu du genre :

« Souhaiter un méticuleux succès à l’Artiste ».

Pape Ass MBENGUE
Chroniqueur culturel et artistique

Ancien Professeur de Sciences humaines de Beaux Arts
A Dakar et Libreville (République Gabonaise)
Saint-Louis du Sénégal
Fin Mai 2014

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